Mon Psy ne me croit pas (ou le diagnostic différentiel)

Vous est-il déjà arrivé de penser que votre psy ne vous croyait pas ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi votre psy pouvait montrer un désaccord avec vous ? Ou si vous n’avez encore jamais consulté, vous posez-vous la question : « Est-ce que ce psy ira bien dans mon sens ? »

Et bien sachez une chose, un bon psy doit être à votre écoute, prendre en compte votre « Réalité Psychique ». Mais cela ne veut pas dire qu’il doive acquiescer à tout ce que vous dites, pensez, imaginez ou faites. Le travail du psychologue (entre autres choses) va être de guider la pensée mais aussi de la stopper lorsqu’elle s’égare ou pire, va dans un sens négatif à votre avancée. Autant il peut être nécessaire parfois d’entendre l’intégralité d’une construction délirante, autant parfois, remettre immédiatement en question une conclusion paranoïde est nécessaire.

En dehors de quelques cas extrêmes, il m’arrive plus fréquemment en séances de devoir remettre en cause les certitudes de certains patients qui vont se donner une étiquette, s’auto-diagnostiquer. Ils le font pour de nombreuses raisons… Cela peut être pour moins réfléchir à leur propre fonctionnement ; pour des raisons identitaires ; pour des raisons de revendication de symptômes ; parce que quelqu’un de leur entourage les a ainsi étiqueté dans une interprétation sauvage ; parce qu’ils ont regardé sur internet (le plus gros problème à vrai dire et qui devient le plus fréquent).

 

Or, toutes ces personnes oublient une chose fondamentale : Le professionnel de santé a fait de nombreuses années d’études. Cela ne lui donne pas la science infuse, loin de là. Parfois même cela l’enferme dans des convictions contre productives, mais passons.

Le plus important selon moi en ce qui concerne le professionnel de santé, c’est qu’en dehors d’avoir un bagage théorique qui se trouve peu ou prou sur internet, il détient deux choses que ne peuvent pas avoir le quidam : l’expérience et la maîtrise du diagnostic différentiel.

L’expérience se passe de définition mais contribue chaque jour un peu plus à maîtriser et affiner son diagnostic différentiel. C’est donc encore plus essentiel.

Le diagnostic différentiel est un savoir, une connaissance et une méthode qui permet de différencier deux symptomatologies très proches mais qui diffèrent pourtant sur la pathologie en question, ses manifestations, ses conséquences et donc sa prise en charge. De même, nous confirmons moins souvent des diagnostics que nous en éliminons, c’est pour dire !

Vous comprenez donc qu’il est plutôt important que dans ce genre de situations votre psy n’ai pas à être en accord avec vous, voire, qu’il vous le fasse savoir.

Ce n’est donc pas que le professionnel ne vous croit pas, c’est qu’il est compétent et fait son métier !

N’hésitez pas à cliquer sur la petite vidéo que j’ai fait à ce sujet et qui apporte plus de précisions sur cette excellente question. Je me base sur un cas clinique que j’ai eu peu de temps avant de faire cette vidéo.

Jérémie Gallen, psychologue et psychothérapeute en ligne

La réalité psychique

Certainement LE concept le plus fondamental quand on est psychologue ou psychothérapeute !
Beaucoup l’oublie mais ce n’est pas dans les livres que se trouvent la réalité de nos patients mais bel et bien dans leur discours.

La vision que l’on a en tant que professionnel peut parfois nous faire oublier que nous avons tous un prisme ou un objectif différent à travers lequel nous observons et décryptons le monde. Comme on me le répétait souvent durant ma formation en hypnose ericksonienne : « La carte n’est pas le territoire« .

Or que se passe-t-il lorsqu’on discute avec une amie ou un proche ? L’autre se base sur son vécu, sur sa carte personnelle pour vous donner des conseils des clefs qui devraient vous aider, voire, vous donner la marche à suivre. Rares (mais elles existent) sont les personnes qui vont véritablement tâcher de se mettre dans la réalité de l’autre, de ne pas se pointer avec tous ses histoires et représentations personnelles.

Je ne pense pas que ce soit seulement une qualité innée, mais qu’elle s’acquiert si on fait le travail d’en prendre conscience… Et beaucoup de pratique.

La réalité psychique est fondamentale pour le professionnel de soin car elle rend compte de la subjectivité des individus. Si le professionnel passe à côté de cet aspect, nous pouvons dire qu’il passe à côté de l’essentiel de sa fonction : être centré sur le sujet. Il m’est arrivé dans ma pratique de constater qu’une personne avait été dévastée par la mort de son chien, un autre patient n’a montré que peu de réactions et d’empathie face à la mort d’un parent proche. Si, en tant que professionnel je ne fais que partir de mes représentations personnelles, je change de sujet avec la première pour insister avec le second. Cela aurait été une erreur grossière. L’une était véritablement en train de vivre un deuil, l’autre non.

J’illustre la réalité psychique et ses implications dans cette vidéo en m’appuyant notamment sur le film « Il faut sauver le soldat Ryan »

Se centrer sur le sujet et sur ses propres ressentis, émotions et cognitions est fondamental.

À l’inverse, parfois (assez fréquemment à vrai dire), notre travail nous amène à ce que les individus puissent prendre conscience de la réalité externe et l’intègrent davantage dans leur réalité psychique. Les réalités matérielles et biologiques constituent un environnement dans lequel nous devons nous adapter et évoluer car ces réalités là, elles, ne varieront pas (pu peu).
C’est aussi la différence entre principe de plaisir et principe de réalité introduits par Freud.

 

Dans cette courte vidéo en revanche, je fais la distinction entre ce que la réalité psychique – en tant que concept – sert pour le patient et le thérapeute.

Jérémie Gallen, psychologue et psychothérapeute en ligne

Sources :

Normal ou pathologique ?

Au delà du fait que la question du normal et du pathologique se pose chez tout le monde, c’est aussi une question qui est extrêmement difficile et peine à faire consensus chez les professionnels.

Pour certaines personnes, ne pas faire comme tout le monde n’est pas normal, pour d’autres, tout est toujours normal, nous sommes « libres » de faire « ce qui nous plait »… Permettez-moi d’en douter.

Même si de (très) nombreux professionnels de la santé psychique estiment que du moment que l’on a au moins x symptômes depuis tant de temps alors nous sommes face à de la pathologie (Classifications des maladies mentales type DSM ou CIM), il s’avère que dans la réalité clinique les choses sont bien plus complexes.
Il faut prendre en compte la question de la souffrance psychique ET de la réalité psychique. Ça c’est sur le plan de l’individu qui peut manifester de la souffrance en étant hors des cadres rigides des classifications. Il en est de même pour le caractère social de la souffrance : un individu peut tout à fait faire souffrir son entourage (proche ou non) sans que lui ne se sente le moins du monde en difficulté.

On comprend donc aisément que ce concept de normal et pathologique est une vraie question épineuse pour tout professionnel, clinicien ou non. Subjectivité et objectivité mènent à différentes prises de position ; individuel et collectif de même. Le cadre juridique pour sa part est loin d’avoir pour fonction qu’un fonctionnement déviant de la loi soit qualifié de pathologique.

Il existe plusieurs façon de constituer une norme et les limites du pathologique :

  • La normalité statistique
  • La normalité idéale et sociale
  • La normalité fonctionnelle
  • La normalité par absence de maladie (mais où commence la maladie ?!?!)
  • La normalité par équilibre (individuel, groupal, familial,… ?)

Autant de recherches de normes que j’aborde plus spécifiquement dans cette vidéo en m’appuyant cette fois-ci sur l’excellent film de Milos Foreman « Vol au dessus d’un nid de coucous« 

 

Nous ne pouvons pas parler de normal et de pathologique sans par le de Georges Canguilhem et son ouvrage, le bien intitulé « Le normal et le pathologique« . Dans cet ouvrage il amène le terme de normativité qui considère que « l’individu sain est capable de tomber malade et de se rétablir, il est capable de changer et s’adapter aux différentes situations ». Cela est très intéressant car on comprend que la norme est un état périodique dans lequel nous pouvons nous trouver de même que le pathologique qui peut être un état transitoire entre deux moments de norme.

Ce concept est aussi celui qui prend le plus en compte la personne… Du coup, c’est largement mon préféré 🙂

Jérémie Gallen, psychologue et psychothérapeute en ligne

Sources :

               

Peut-on coucher avec son/sa psy ?

En voilà une question… importante.

Même si ce blog concerne des consultations à distance, je travaille également en présentiel dans mon cabinet et il est assez fréquent que dans les diverses curiosités que les gens ont envers notre métier de psychologue, le fantasme du psy qui couche avec ses patientes se manifeste.

Comme je le dis dans la vidéo ci-dessous : « Est-ce qu’on se poserai tant cette question s’il s’agissait de sa boulangère ou son contrôleur fiscal ? » Il doit donc bien se passer quelque chose de différent pour que l’on sache implicitement qu’il ne faut pas trop avec son psy.

Je vous propose ici de réfléchir à cette question en se questionnant sur ce que cela impliquerai pour le professionnel, puis pour le patient et enfin la place du sexuel dans une séance.

Il faut bien se rendre compte que la question du « fantasme » est loin de celle du « passage à l’acte« .
En couchant avec son/sa patiente, le psy quitte d’emblée sa place et sa fonction, il ne pourra plus l’occuper et c’est surtout en cela que cela coupe le travail.

 

En séance, qu’il s’agisse de pulsion sexuelle, agressive ou autre, c’est le temps et le lieu de la prise de conscience, de l’analyse de nos mouvements inconscients et de leurs liens, pas d’une mise en acte volontaire.

Rappelons enfin un aspect important qui est que ce qui se manifesterai là, est en lien avec l’amour de transfert et Freud nous rappelle à ce propos, trois choses fondamentales sur l’amour de transfert :
1- Il est provoqué par la situation analytique
2- Il est exacerbé par la résistance qui domine dans cette situation
3- Qu’il est privé à un haut degré de tout égard pour la réalité

 

Jérémie Gallen, psychologue et psychothérapeute en ligne

Qu’est-ce que la Pulsion et à quoi ça sert ?

Je vais ici succinctement parler de la pulsion, un concept qui a été largement dépassé  (notamment par le concept de désir de Lacan) depuis sa théorisation par Freud mais qui est tout de même très utile aujourd’hui encore pour se repérer avec ses patients en séance.

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L’inconscient freudien, qu’est-ce que c’est ?

L’Inconscient comme savoir…

 

Dans ce premier article, vous verrez ma toute première vidéo qui date (déjà) de Juin 2015… À cette époque, vous verrez que je ne maîtrisais pas encore la vidéo (ni le son) comme aujourd’hui, mais j’assume mon passé qui fait pleinement partie de moi 😉
Bonne lecture et bon visionnage !

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